Cirques et Pitons

17 - 24 septembre 2008
avec Jo, Roger, Simonne et Xavier

Arrivée à St-Denis vers 5h du matin, le mardi 16 septembre; journée passée à StDenis, et couchage à l'hôtel Le Sélect de St-Denis pour récupérer de la nuit en avion, avant d'attaquer la marche. Guy nous a pris en charge dès le matin à l'aéroport, nous a trouvé un hôtel, puis nous a fait visiter St-Denis. Le mercredi nous avons prévu de coucher à Grand Îlet pour commencer le tour des cirques jeudi matin, et Guy se propose de nous y amener. Le déroulement de cette randonnée à partir de mercredi matin est exposé ci-après.

Au jour le jour

mercredi 17 septembre Entrée dans le cirque de Salazie Grand Îlet
Chez Arlette Maillot

uy nous prend à l'hôtel à St-Denis vers 9h30, après un bon petit déjeuner, chaussures aux pieds et sacs à dos; une valise reste à l'hôtel. Route facile jusqu'à Salazie, quoique encaissée entre des versants impressionnantes; arrêt pour quelques achats d'épicerie, visite de l'église, et point de vue sur la cascade du «Voile de la Mariée». Première vision de l'abondance de végétation, accrochée partout, soit des cultures (maïs, canne, chouchou ou cristophine, bananiers, orangers, goyaviers ... ) soit des jardins très fleuris, soit des plantes parasites (vigne marronne, chouchou, ...), des fougères arborescentes ...

Arrivée au gîte «Chez Arlette Maillot» vers midi : une case créole au milieu des orchidées, camélias, géraniums ... et des arbres fruitiers (goyaviers, manguiers, tangors, bibasses ...) avec autorisation pour se servir à volonté. Que ce jardin est coloré !

Montée en voiture au parking du Col des Bœufs, et poursuite à pied jusqu'au col, à 1960m. La paroi du Gros Morne(3019m), immense, très verticale, où les cascades se devinent, masque le Piton des neiges. Les nuages et le brouillard cachent le Grand Bénare; le sentier descendant du col vers La Nouvelle est trés vite caché par les tamarins.

Retour et restaurant à Grand Ilet, un rougail saucisses fumées et gâteau au chouchou. Guy nous quitte; quelques courses pour ce soir car nous pouvons cuisiner au gîte; inutile d'acheter des fruits, nous trouvons sur place goyaves et oranges (ou tangors).

Arrivée d'un couple de lillois, exilés à Paris, qui veulent rejoindre Aurère et le GR2; en fait ils n'ont pas pu traverser la Rivière des Galets mardi matin car les pluies de la veille ont fait monter le niveau et la traversée d'un gué est trop dangereuse (gué à Deux Bras, en dessous de Dos D'Ane). Nous devons aussi traverser à gué cette rivière, dans cinq jours; espérons ...

jeudi 18 Le Bélier → Hell-Bourg Gîte La Mandoze
14 rue des Ecoles

éveil vers 6h, ce qui correspond au rythme local. Petit déjeuner copieux, fruits et «confitures maison». Nous prenons le bus de 7h23 jusqu'au Bélier, évitant ainsi 3km sur la route. Départ à pied à 7h40, chemin bien fléché, large, avec descentes et remontées bien marquées pour traverser des torrents heureusement peu fournis.

La végétation étant dense, les vues sur le cirque sont rares; sur le sentier les montées succèdent aux descentes et les parties horizonrales sont courtes.
Des tamarins en passant à Grand Sable village enseveli par un énorme éboulis dû au détachement d'un pan entier du Gros Morne. "La tranche qui s'est détachée, comparable à une pyramide triangulaire, mesure à la base 300 ou 400m d'épaisseur" (témoignage du Dr Jacob de Cordemoy). La majorité des maisons fut engloutie tandis que certaines étaient déplacées de plusieurs centaines de mètres : la quasi totalité des 60 habitants périt dans cette catastrophe , ainsi qu'une belle plantation de filaos. Sinon les «pestes végétales» pullulent: vignes marronnes, lantanas, bégonias ... Descente sur l'Îlet de Mare d'Affouches où nous nous arrêtons une demi-heure, à l'ombre, en prenant notre temps puisque l'étape d'aujourd'hui est courte. Près des maisons ce sont les chouchous qui dominent (plantés en espalier), les solanacées greffées d'aubergines; quelques bananiers également.

Une passerelle pour passer la rivière du Mat; la chaleur est ici étouffante et Simonne a un coup de pompe dans la remontée sévère qui suit. On rejoint la route, cimentée puis goudronnée, desservant les premières maisons de l'Îlet à Vidot. Un bon quart d'heure pour le traverser, puis on quitte la route vers les anciens thermes d'Hell-Bourg. Arrivée au village et au gîte La Mandoze lexique créole → boire la mandoze :
  boire un coup (de rhum de préférence)
  mandoze pour "mon dose"
tout contre l'école; douche, pique-nique dans le jardin, lessive ... Pour le lendemain, le gardien nous déconseille d'atteindre le Cap Anglais en passant par Bélouve. Cette forêt nous attire vraiment et nous ne l'écouterons pas (... sans le regretter même si nous marcherons pas 4 heures entre le gîte de Bélouve et Cap Anglais) .

Parcours agréable de la ville du «bon air», ses maisons créoles et son office du tourisme. Visite commentée, et pleine d'humour (fleurs « mauve et blanc » se prononce aussi mauvais blanc ou veuve joyeuse, bois de camphre ou bois de «contre bande» ...) , de la Maison Folio, authentique maison créole du XIXième siècle, qui vaut encore plus par son jardin. Visite également du très fleuri cimetière paysager. Le soir dîner très copieux, avec punch bien apprécié, au restaurant «Chez Alice», et découverte des gratins de chouchous et de ti jacques.

vendredi 19 Hell-Bourg → Caverne Dufour Gîte du Piton des Neiges

etit déjeuner au gîte à 6h45, avec Patrick, le patron. Achat de viennoiseries en prévision du lendemain et démarrage à 7h45 pour franchir la muraille du cirque de Salazie, en direction du pylône des télécommunications visible de loin. Montée agréable sur un chemin bien tracé, plus facile que ce qu'il paraissait depuis Hell-Bourg; quelques rares vues, à travers les bambous et la belle végétation. Arrivée 2h plus tard à Bélouve dans un coin paradisiaque : fleurs à profusion, pelouses, kiosque à la toiture bien enveloppante, ce que l'on comprend d'autant mieux qu'il commence à «fariner», puis cela devient une averse et le gîte nous abrite une petite heure, cafés crèmes ou chocolats à l'appui. Le musée du Tamarin, situé à coté du gîte, est fermé.

Départ sous un petit soleil à 11h50 par la route d'accès au gîte, bordée de tamarins, de cryptomeria et de fougères arborescentes. Puis c'est la découverte de la forêt primaire et son fort taux d'hygrométrie, des lianes partout, des troncs souvent couchés par les vents, des épiphytes (orchidées, philodendrons ...). Le chemin est quelquefois sur caillebotis pour éviter les mares ou simplement la bouillasse ! de toute façon il est impossible de le quitter tellement la végétation est serrée. Une heure de régal pour les yeux.

Petit à petit les bruyères géantes prennent le dessus, des brandes d'après encyclopedia universalis : formation végétale de type lande de déforestation très ancienne; s'y mêlent des bruyères (élément dominant : Erica scoparia), des genêts, des ajoncs, des graminées; dans les Pyrénées, s'associent bruyères et fougères. apparaissent, les tamarins s'estompent, le brouillard s'épaissit, l'humidité est envahissante, sur les vêtements mais aussi sur le chemin ! Les cailloux sont trempés, les planches de caillebotis, ou les barreaux d'échelles le sont également; en effet, de petites dépressions à traverser sont précédées d'une descente ardue, suivies d'une montée tout aussi sévère et quelques échelles sont bien placées, mais bien glissantes également. Nous marchons lentement en prenant le temps de poser le pied bien à plat dans ces zones. Les quelques fois où on s'approche du bord du rempart le brouillard, toujours présent, nous cache le cirque ! Un peu de monotonie s'installe; difficile de s'asseoir au sec pour le pique-nique, mais l'estomac se manifeste et nous fait croire que nous serons à l'abri sous des bruyères : court arrêt et repas debout ! Encore une petite heure pour atteindre le Cap Anglais; au total nous avons mis 4h depuis Bélouve, au lieu des 3h prévues, pour .. parcourir seulement 5km d'après une pancarte bien décourageante.

Après le Cap Anglais le chemin est moins trempé, la pente est moins forte, plus régulière, les cailloux sont plus petits et nous respectons le temps prévu pour atteindre, à 17h, le refuge du Piton. Déjà du monde venu de Cilaos. C'est un refuge de montagne : pas de douche, peu d'eau, mais la salle commune et les dortoirs (trois niveaux de lits) sont chauffés (par eau chaude solaire). Repas à 18h30, commencé avec du rhum arrangé : cari à la saucisse fumée. Couchage tôt, à 20h, en prévision d'un réveil très matinal.

samedi 20 Caverne Dufour → Cilaos Ti case Lontan
10 rue Alsace Corré

ever avant 4h; déjeuner ascétique (une viennoiserie - seul Roger boit un coca) puis à 4h30, départ dans la nuit; la Croix du Sud est visible, la lune également mais elle n'éclaire pas suffisamment le chemin. Avec les frontales et le marquage blanc réfléchissant sur les rochers tous les trois mètres on trouve sa route. Au début la pente est marquée, avec des marches hautes, puis au bout de 30 minutes, après une petite brèche, elle diminue et la marche devient plus facile, quoique l'altitude se fasse sentir. On peut éteindre les frontales un peu avant 6h, le soleil arrive vers 6h15 et nous sommes au Piton des neiges (3080m) à 6h30.

La vue sur le cirque de Cilaos est magnifique, le coté Salazie est sous une mer de nuages et La Fournaise est visible. Ce matin grand soleil, qui fait vibrer les scories rouges du sommet, au sol presque entièrement minéral. La redescente permet d'apprécier les "prouesses" de la nuit; sommes de retour au gîte de la caverne Dufour à 8h35 pour un petit déjeuner que nous prenons dehors.

Passage déconcertant de coureurs à pied s'entraînant pour le le grand raid Le Grand Raid de la Réunion est une épreuve de "fous" : imaginez la traversée de l'île, en diagonale du Sud au Nord , en passant par l'intérieur des trois cirques et accumulant un dénivelé positif de 9000 m sur une distance de 150 km, le tout en 22 h pour les premiers !
En 2008, ils seront 2 383 à prendre le départ du Grand Raid, dans la nuit du 23 octobre au Cap Méchant à Saint-Philippe.
; ils sont partis, les uns de St-Philippe, un autre de St-André, à 4h du matin. Ils ont des chaussures basses, sac à dos légers, pipettes près de la bouche ... et profils longilignes; pas un gramme de graisse en trop ! On les verra courir à la descente, sans se soucier, apparamment, des pierres encombrant le chemin.

Commençons la descente à 10h; la pente est douce au début, puis elle s'accentue et les marches paraissent, à nouveau, hautes. Beaucoup de promeneurs, car on est samedi et ce chemin est fréquenté. Une pause très bienvenue à la source du plateau du Petit Matarum (1970m), puis poursuite jusqu'au Bloc(1380m) où nous arrivons à 12h45. Pique-nique au parking, comme d'autres familles réunionnaises. Le car passe à 13h45 et nous amène à Cilaos.

Au gîte Ti-Case Lontan personne pour nous accueillir; il y a seulement des clients qui occupent tout une maison pour fêter un anniversaire de 50 ans. On devine alors qu'on doit s'installer dans une autre maison, et deux chambres étant libres, on y dépose nos affaires. Nous ne verrons le gérant que vers 17h; il nous confirmera ce choix. Dans l'immédiat douche et lessive, puis un tour dans la rue principale, et des achats pour le repas. Le brouillard est bien installé, aucune vue, office du tourisme fermé ... notre promenade se réduit au seul aspect alimentaire.

Repas partagé avec un haut fonctionnaire du ministère de l'intérieur venu vérifier, pour l'Union Européenne, le bon emploi des fonds communautaires alloués à La Réunion, à savoir 10% de ce que reçoit la France. Il a une appréciation très positive du Conseil Général et a gardé une forte impression de son entrevue avec Paul Vergès. Un peu plus tard, arrivée d'une famille créole (4 adultes et deux enfants) de St-Denis venant, pour le week-end; ils apportent leur matériel pour préparer le rougail saucisses - riz - haricots rouges. Nombreux échanges, principalement avec les femmes car les maris sont quasi-muets. Puis quatre jeunes entrent furtivement pour occuper une chambre.

On se couche tôt car la journée a été longue et nous n'aurons aucun bruit dans la nuit, malgré nos craintes dues au remplissage du gîte.

dimanche 21 Cilaos → Marla Gîte Yolande(ou Expédit) Hoarau

uit calme et réparatrice, lever à 7h30; petit déjeuner sur place : thé, géteaux, oranges et confiture de goyaviers. Beau ciel bleu; départ en bus à 9h15 vers l'Îlet à Cordes pour rejoindre le départ du sentier du Taïbit. La route est très escarpée, les virages sont serrés et, dans une descente, le chauffeur devra, par deux fois, reculer pour passer une épingle à cheveux.

Déjà du monde au départ du sentier; chaleur atténuée car le sentier, quoique raide, monte dans une forêt assez claire; marches de bois bien ajustées, sèches aujourd'hui. Passage à l'Îlet des Salazes puis longue pause sous une pinède. Une autre heure de montée puis nouvelle halte dans l'herbe d'un collet. Dernière montée dans les mimosas, sur des sols plus ravinés, et nous sommes au Col du Taïbit (2082m). Pique-nique sur une banquette herbeuse à proximité d'une dizaine de jeunes très sympas, puis petite sieste.

La descente se déroule sur un terrain plus difficile, par un chemin ré aménagé récemment; marques d'éboulements fréquents. Vues sur Marla tout proche. Nous y sommes rapidement; arrêt au «snack-bar», puis installation prématurée chez la logeuse, absente; son jardin est très fleuri. Quand elle arrive nous réalisons que le gîte est séparé de son habitation. A peine la place de poser quatre sacs à dos dans la pièce aux lits superposés. Douche chaude. Temps dégagé, vues sur le Piton des Neiges, le Grand Bénare. Allons voir les cerfs, mais ils sont dans un enclos qu'on ne peut pas approcher. Nouvel arrêt au snack : beignets aux crevettes et piments farcis, au rythme des chansons de Renaud.

Dîner à 18h30; table commune avec les autres locataires : des jeunes sportifs, bons enfants, l'un est moniteur de plongée.
Ils fuient St-Leu envahi par le pèlerinage à ND de la Salette ; ce serait grâce à l’édification de cette chapelle, qu’une épidémie de choléra s’arrêta aux portes de la ville en 1859; les bouchons qui s'ensuivent, occupent la radio en continu. Rhum arrangé, parfum banane, rougail saucisses, comme il se doit, mais précédé par une très bonne salade verte et suivi d'un gâteau au citron. Un couple de québécois, également au gîte, ne prend pas le repas.

Retour à la frontale et couchage rapide; sommes au calme, mais un peu inquiets car Yolande Hoarau a fait une drôle de tête en apprenant que nous allions jusqu'à l'Îlet des orangers !

lundi 22 Marla → Îlet des Orangers Gîte Louise Yoland

e petit déjeuner de 7h30 se fait attendre, aussi nous ne partons qu'à 8h20 pour piquer sur la rivière des Galets, première traversée de la journée. Le ciel est d'un bleu très pur et nous voyons le cirque de Mafate dans toute son ampleur, dominé par le Grand Bénare sommet montagneux de l'île de La Réunion, considéré comme le troisième plus haut sommet de l'île après le Piton des Neiges et le Gros Morne; il atteint 2 898 mètres d'altitude, ce qui fait de lui le point culminant de la commune de Trois-Bassins. Son nom lui viendrait du malgache «Benara» signifiant «où il fait très froid» et surtout la longue muraille du Rempart que nous allons suivre toute la journée, et qui se prolonge encore au delà de l'Ilet des Orangers. Premier gué et nous marchons dans un décor d'une grande variété de pierres volcaniques, des noires, des blanchâtres alvéolées, des brunes rougeâtres. A Trois Roches l'eau s'engouffre dans un canyon impressionnant dont on n'arrive pas à voir le fond. Deuxième gué sur la rivière des Galets, suivi d'une petite grimpette jalonnée de toiles d'araignée. Passage près d'une case perdue, cerclée de feuilles d'agave et «protégé» par des crânes de boeufs.

Le sentier se rapproche du Rempart, plein nord, avec beaucoup d'agaves et quelques oasis de filaos. Trois jeunes randonneurs nous assure de la présence de Guy à Roche Plate, maintenant distant d'une vingtaine de minutes. En effet le sentier plonge et les cases créoles apparaissent au loin sur une pente bien inclinée et verdoyante. Guy, qui a fait la descente depuis le parking du Maïdo avec l'institutrice (dans le cirque, il n'y a pas d'école le lundi matin, pour permettre aux enseignants de rejoindre leur poste), nous attend depuis trois heures. Pas d'épicerie ouverte, ni de snack; nous dépassons l'îlet (1132m) pour pique-niquer sur un banc au bord du torrent, dans la fraîcheur. Nous avons mis quatre heures, arrêts compris, entre Marla et Roche Plate : pas mal pour des métros avec leur gros sac !

Montée au Ti Col(1293m), dit aussi La Brêche, sur un chemin large, bordé de filaos, kalanchoés , sisals et bien sûr des lantanas. Pas de végétation au col, donc la vue est étendue. On traverse la Crête des Orangers et le sentier, par des marches cimentées, descend au fond de la ravine Grand Mère, jalonnée de blocs. On la quitte pour monter vers Les Orangers (993m); en fait le village est en deux parties, séparées par un creux d'une centaine de marches. D'un coté quelques maisons, un snack, l'école, le dispensaire; de l'autre coté d'autres maisons, l'épicerie ...

Nous arrivons coté école où on nous dit que pour le gîte il fallait aller de l'autre coté; une centaine de marches à descendre et autant à remonter pour aller à la rencontre du gardien, aussi épicier, qui nous donne les clés et ... nous montre le gîte, situé contre l'école ! Ça nous coupe les jambes et on s'assoit car bien sûr nous venons de là ! Puis une centaine de marches à descendre et autant à remonter et c'est la douche réparatrice. Comme le repas est servi à l'épicerie, il faut se préparer à devoir à nouveau, descendre et remonter une centaine de marches pour aller manger et en faire autant pour revenir dormir; et une fois de plus pour le petit déjeuner du lendemain.

Rhum arrangé au citron à 18h et excellent repas: choux blanc et surimi en lamelles, puis rougail au poulet très copieux en viande, servi par la fille du patron qui paraît 14 ans et en a 18. Retour à la frontale, avec la double centaine de marches. Jo et Xavier, voyant la salle de classe allumée, vont voir l'institutrice qui leur parle de ses 14 élèves, dont la plus jeune, de 4 ans, vient tous les jours des Lataniers (450m de dénivelé), heureusement accompagnée.

mardi 23 Îlet des Orangers → Îlet à Bourse Gîte Martine Thomas

ever 6h15; Guy referme l'eau, le gîte, puis la centaine de marches ... pour aller prendre le petit déjeuner. L'îlet ne semble pas mériter son nom actuellement. A part celui de notre logeur, on ne voit guère d'orangers. En réponse à nos remarques quant à la distance entre la table et le lit, il nous dit attendre l'autorisation de St-Paul pour construire un gîte sur une terrasse tout contre son commerce.

Nous démarrons à 7h40; au fond du ravin un couple de vieux s'affaire, pieds nus, à débroussailler à la machette, un terrain fort pierreux. On rejoint bientôt la ravine des Orangers, bien humide où les impatiens prolifèrent. La pente est forte, et nous pensons aux petites jambes des écoliers venant des Lataniers. Un peu plus loin nous sommes sur les captages; une petite portion de l'eau part vers les Lataniers, et la plus grande partie part vers St-Paul par la fameuse «canalisation des Orangers» doublée d'un sentier très parcouru. Guy nous quitte ici car il rejoint St-Paul par ce sentier, bien ensoleillé; à demain.

De notre coté nous n'aurons pas à craindre le trop fort ensoleillement en descendant sur les Lataniers, bel îlet, aux maisons bien groupées, avec de beaux jardins fleuris. Un peu déçu de ne pas trouver de café, pour cause de travaux de rénovation. Descente plongeante vers la rivière des Galets, traversée par une passerelle, à 400m d'altitude, qui est notre point le plus bas de la journée et de la semaine. Montée rapide à Cayenne, que nous ne visitons pas, puis à Grand Place l'École (ou boutique).

Nous faisons une causette de 30 minutes à l'épicerie, avec Monsieur Pausé Ivrin Pausé voue un attachement viscéral à Mafate, où les soins, gratuits comme l’eau, sont assurés par des médecins héliportés. Bon pied bon œil malgré sa «pile cardiaque» et ses 80 ans, l’ancien facteur laisse sécher au soleil des grains de café encore rouges. Dans son épicerie sombre de Grand-Place, pas de petit noir, mais du vin vendu 4,80 euros la bouteille, des cigarettes à 7,50 euros le paquet. «C’est cher parce que tout vient par hélico», plaide Ivrin. C’est le seul engin motorisé qui s’autorise des intrusions dans le cirque. Une pollution sonore inévitable. Nombre d’habitants y font appel pour leur ravitaillement : 160 euros les 700 kg. ex-postier pendant 40 ans et 9 mois à Mafate. Jusqu'aux années 1990 il a fait la tournée à pied dans le cirque. Le lundi était consacré à la recherche du courrier à la Possession, lettres, colis, mandats ...; le mardi grosse journée pour sa distribution, dans tous les îlets et leurs cases très dispersées, car bien évidemment le courrier était porté à domicile; retour chez lui le soir. Il a bien fait plus de quatre fois le tour de la terre, pendant ces quarante années de service. Il est amer que son successeur ait bénéficié de l'hélicoptère pour récupérer les sacs postaux à La Possession, alors que lui l'avait demandé en vain; il est aussi furieux, quoique parlant d'une vois posée, que le même, interviewé par la télé, pour l'émission Faut pas rêver à propos du même travail de distribution, ait raconté des prouesses imaginaires impossibles à réaliser - traverser une rivière en crue sur un tronc d'arbre, traverser en sautant par-dessus un canyon par un bond de trois mètres ... au mépris du règlement de la Poste stipulant formellement qu'il ne «faut jamais mettre en danger la vie du facteur». Agé maintenant de 81 ans, avec mal au dos et aux genoux, il tient tout de même l'épicerie et un gîte.

Après quelques achats nous le quittons; en passant près de l'école on constate que des cours d'anglais sont dispensés aux petits mafatais; un intervenant passe une demi-journée par semaine dans les écoles de chaque îlet. Nous montons par le Plateau de Gousse, au nord du Piton Carré; arrêt pique-nique à la jonction du sentier venant de Grand-Place-les-Hauts. Deux heures d'arrêt sous des filaos; compagnie des tec-tecs ; bavardage avec des randonneurs dont l'un est kiné en recherche de travail.
Profitant d'un brise rafraîchissante nous repartons; montée en pente douce, vues sur l'Îlet à Malheur, puis descente abrupte pour traverser (811m) le Bras d'Oussy. Arrêt baignade pour Xavier; dix minutes de montée pour rejoindre l'Îlet à Bourse(894m).

Allée majestueuse pour arriver au gîte, dans un écrin de fleurs et de feuillages; pelouse devant les chambres, spacieuses, étendoir ... un vrai paradis, comparé au gîte de la veille; veau pour tondre l'herbe, beau panorama, végétation domestiquée, colorée et abondante.

Repas à 18h30, préparé au feu de bois; nous sommes 9 convives. Rhum arrangé à l'ananas puis salade, rougail boucané avec lentilles et gâteau à la banane. Echanges intéressants avec les cinq jeunes autour de la table. L'un est responsable de l'environnement et du droit international au TAAF à St-Pierre. Sa copine est en master 2 humanitaire, travaillant sur les aspects juridiques des demandes de droit d'asile. Une autre est monitrice de centre de loisirs, en recherche de contrat. Un moniteur de ski nordique et de canyoning cherche également du travail. La dernière est sage-femme dans une clinique de St-Denis pratiquant annuellement entre 2000 et 2200 accouchements; elle constate qu'il n'y a que 5 créoles parmi les 20 sages-femmes. Ambiance détendue.

mercredi 24 Îlet à Bourse → Le Bélier

elouse trempée par la rosée quand nous allons au petit déjeuner à 7h. Départ à 7h45 sous un ciel mitigé par une belle allée de filaos; petite descente pour traverser la ravine Bruneuil; remontée et à nouveau une descente dans un versant raviné, chemin équipé d'une main courante, pour traverser la Grande Ravine par une passerelle. Remontée jusqu'à La Plaque(877m) où nous démarrons le sentier scout, long cheminement montant dans la forêt où se rencontrent du sisal, des lantanas , des bambous, des fougères, des filaos, des brandes, des tamarins, des acacias ...

Dans les trouées le panorama sur le cirque est magnifique, d'autant plus que le ciel est dégagé et nous devinons, au loin, le cheminement des jours précédents : le Rempart, Maïdo, Ti Col, Îlet des Orangers, la canalisation, les Lataniers, et plus près de nous Grand Place-les-Hauts, l'Îlet à Bourse-les-Hauts, le Piton Cabri omni présent, l'Ilet à Malheur. Ce relief est entaillé par les ravines, et par l'entaille la plus profonde de la Rivière des Galets on devine la mer.

Croisons quelques promeneurs, allemands sans doute. En montant et en se rapprochant du cirque de Salazie la forêt change et nous retrouvons à la fois la «farine» et la forêt primaire : oiseaux du paradis , fougères arborescentes, branles, tamarins ...

La pluie s'intensifie en passant aux Deux Fesses, crête étroite entre deux versants abrupts. Lors d'une légère éclaircie nous vidons nos réserves alimentaires sous un abri de feuillage bien illusoire, en restant debout. Encore un quart d'heure et nous arrivons, à 13h, sur la route goudronnée du col des bœufs. Guy n'étant pas là, car nous pensions arriver vers 15h, nous descendons par la route; après avoir dépassé un kiosque la pluie s'intensifie et nous marchons encore jusqu'au suivant pour s'y abriter, et s'habiller de vêtements secs; avant que nous soyons complètement changé Guy nous découvre et s'arrête. Il est en chemisette car coté St-Paul le temps est ensoleillé ! On apprécie les manœuvres qu'il effectue pour amener la voiture au plus près du kiosque car la pluie est intense. En repassant vers Salazie les cascades sont beaucoup plus fournies que la semaine précédente; c'est vraiment impressionnant. Bien avant d'être à St-Denis la pluie s'arrête.

Deux mots pour finir : superbe randonnée !

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La suite du séjour est la visite en voiture de la périphérie de l'île .

Feuille de route

Circuit des trois cirques                                            couchage

Départ de Grand Ilet (1110m) - 97433,Salazie                17 septembre 2008
                                            Chez Arlette Maillot, 2 6247 7092

1 Grand Ilet (1110m) → Hell-Bourg (980m) - 97433,Salazie             jeudi 18
   • temps total: 4h40                           Gîte La Mandoze, 2 6247 8965
   1h00(carte IGN: 4402 RT) → le Bélier (1257m)             14 rue des Ecoles
   1h10(par GR R1/carte IGN: 4402 RT) → le Grand Sable (1065m) 
   2h40 (par GR R1/carte IGN: 4402 RT) → Hell-Bourg(980m) 

2 Hell-Bourg(980m) → gîte Caverne Dufour (2479m)                  vendredi 19
   • temps total: 6h30                                            2 6251 1526
   2h00 → gîte de Bélouve (1507m)
   3h00 (par GR R1 / carte IGN: 4402 RT) → Cap Anglais (2182m) 
   1h30 (par GR R1 / carte IGN: 4402 RT) → gîte Caverne Dufour (2479m) 

3 Caverne Dufour (2479m) → Cilaos-village (1140) - 97413            samedi 20
   • temps total: 6h30                            Ti case Lontan, 02 6231 8030 
   2h00 → Piton des Neiges (sommet)                       10 rue Alsace Corré
   1h30 → Gîte Caverne Dufour)
   2h00 (GR R1/cartes IGN: 4402 RT) → le Bloc - départ sentier (1370m)
   1h00 (GR R2/cartes IGN: 4402 RT) → Cilaos (village)( 1140m) 

4 Cilaos(1140m) → Marla (1580m) - 97419 La Possession             dimanche 21
   • temps total: 6h00                              Hoarau Y     02 6243 7831
   2h00 (GR R2/carte IGN: 4405 RT) → s. du Col.Taïbit/X-RD 242 (1253m) 
   4h00 (GR R1/GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Marla (1580m) 

5 Marla (1580m) → Ilet des Orangers (980m) - 97419 St-Paul           lundi 22
   • temps total: 6h00                          M. Louise Yoland 02 6243 5090
   1h40 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Trois Roches (les) (1226m) 
   2h30 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Roche Plate (1150m) 
   0h30 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Brêche (la) - Ti Col (1293m) 
   1h20 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Ilet des Orangers (980m) 

6 Ilet Orangers(980m) → Ilet à Bourse(894m) - 97419 La Possession    mardi 23
   • temps total: 5h10                       Mle Thomas Martine, 02 6243 4393
   1h00 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Ilet des Lataniers (611m) 
   1h40 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Grand Place Cayenne (690m) 
   2h30 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → Ilet à Bourse (894m) 

7 Ilet à Bourse (894m) → Grand Ilet (1110m)                       mercredi 24
   • temps total: 5h50 
   1h30 (GR R2/carte IGN: 4402 RT) → la Plaque (900m) 
   3h00 (carte IGN: 4402 RT) → Sentier Scout/Intersection RF13 (1750m) 
   0h40 (GR R1/carte IGN: 4402 RT) → le Bélier (1257m) 
   0h40 (carte IGN: 4402 RT) → Grand Ilet (1110m) 

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Hébergements

Hôtel Le Select; 1 bis, rue des Lataniers; 97400 St-Denis; 02 62 41 1350
Chez Arlette Maillot; 16 r.Corbeilles d'Or; Grand Ilet; 97433 Salazie; 02 6247 7092
Gîte La Mandoze; 14 rue des Ecoles; Hell-bourg; 97433 Salazie; 02 6247 8965   voir
Gîte Ti Case Lontan; 10 rue Alsace Corré; Hell-bourg; 97413 Cilaos; 02 6231 8030, 06 9280 6210
Pension Ti Som; 228bis rue Général Lambert; 97436 St-Leu; 02.6234 9589, 06 9224 1812   → voir
Auberge La Fermette; 48 r Raphaël Douyère; La Plaine des Cafres; 97418 Le Tampon; 02 6227 5008
Auberge du Désert; 2606, route Bras des Chevrettes; 97440 Saint-André; 02 6246 6443   → voir
Gîte de Bélouve; 02 6241 2123 ou 06 9285 9307   → voir

Evaluation des dépenses

Bref aspect financier, au niveau individuel, sachant que nous étions quatre pour louer une voiture; distance parcourue en voiture : 730 km. Dans les hébergements nous avons souvent pu faire la cuisine pour le repas du soir et le petit déjeuner; on peut ainsi manger des fruits, dont beaucoup d'ananas, et manger des crudités. Ces dépenses comprennent aussi les visites de musée, quelques repas au restaurant. Pour l'hébergement nous étions en chambre à deux (environ 8 fois) mais aussi en chambre à quatre.

Pour une personne :

  • vol : 670 €
  • 7 jours de randonnées: 280 €
  • 9 jours de visite en voiture: 500 € (dont 100€ par personne pour la voiture et l'essence)

Infos

Paris - St Denis de la Réunion: 9 365 km, 11h de vol

Quelques liens:

  → à Hell-Bourg: la Maison Folio et un  canyon
  → la course ou le grand raid
  → Union européenne et aide au développement des pays ACP et  fonds européens pour 2007-2013.
  → TAAF : Terres australes et antartiques  françaises
  → à propos de  Paul Vergès

  → Mafate:  bref historique une   carte du cirque
  → Gîte de Ivrin Pausé
  → représentations spatiales des enfants mafatais

Préparation de la randonnée :
  → une vue rapide
  → une carte touristique
  → des gîtes à la réunion
  → recherche, évaluation de la longueur d'itinéraires
  → autres randonnées
  → quelques idées de randonnées
  → photos et  description d'itinéraires
  → toutes (?) les  randonnées
  → balades  créoles
  → qq itinéraires dont le rempart de Salazie
  → tout sur le piton de la fournaise

  → Créole: traduction réunionnais - français  et un lexique créole


Flore et faune
  →  flore réunionnaise
  → photos faune et flore
  →  chouchou ou cristophine
  →  ti jacque, fruit du jacquier
  → une araignée:  l'Argiope fasciée

  →  

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